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Créé le mercredi 7 mai 2008 00:35
Mis à jour le samedi 23 février 2013 17:42
Publié le mercredi 7 mai 2008 00:29
Écrit par Administrator
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Avoir des relations sexuelles avant le mariage est devenu la règle aujourd'hui et ceux qui restent vierges sont, à partir d'un certain âge, regardés comme des êtres presque anormaux.

La question se pose avec une acuité particulière pour de jeunes chrétiens qui se sont engagés l'un envers l'autre par des fiançailles et qui se demandent s'ils ne peuvent pas déjà avoir des relations intimes. Cet article vise très simplement à donner quelques jalons bibliques pour encourager ceux qui ne sont pas mariés à attendre jusqu'au mariage.

Le principe

La déclaration de base est donnée par Dieu en Genèse 2.24 : "L'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair." Ce texte est si important qu'il est repris plusieurs fois dans le N.T., par Jésus lui-même (Matt 19.5 ; Marc 10.7-8) et par Paul (Eph 5.31). Rappelons les trois points clefs de ce verset :

1. quitter son père et sa mère : processus de détachement graduel ;
2. s'attacher à sa femme (ou à son mari) : processus d'approche graduelle de son conjoint ;
3. devenir une seule chair : fusion en une union totale pour toujours.

L'ordre de ces trois points est primordial : les relations intimes ne viennent qu'en troisième position, après la séparation d'avec ses parents et le rapprochement avec une personne de l'autre sexe (pendant les fiançailles). Cette évolution aboutit publiquement au jour du mariage.

Pour ceux qui sont fiancés

Divers passages donnent des indications qui vont dans le même sens :
– 1 Cor 13.4-5 : "L'amour est patient ; il n'agit pas avec inconvenance" : Sachez attendre que votre amour grandisse pendant ce temps de découverte l'un de l'autre, sans vous laisser accaparer par les questions physiques. L'union des corps ne devrait pas précéder le rapprochement des esprits et des âmes.
– Ecc 3.5 : "Il y a un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements" : Le tact de l'amour se montre non seulement dans les relations sexuelles proprement dites, mais aussi par toutes les manifestations amoureuses. Les fiancés (et spécialement le garçon) devront faire preuve de délicatesse pour savoir où s'arrêter, sans pour autant verser dans une pudeur excessive.
– 1 Cor 7.9 : "S'ils manquent de maîtrise d'eux-mêmes, qu'ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler." Ce chapitre examine plusieurs cas ; mais il présuppose toujours que celle qui n'est pas mariée est vierge (v. 28, 34). Le conseil du v. 9 est sage et peut encourager à ne pas prolonger inutilement des fiançailles, au risque de générer des pulsions de plus en plus difficiles à réfréner. Non, il n'est pas nécessaire d'attendre l'été suivant pour se marier (même si les mariages estivaux sont plus agréables…) si garder la continence devient trop difficile…
– L'exemple de Joseph, fiancé à Marie, montre aussi qu'il s'attendait à trouver sa femme vierge lors de son mariage. Par délicatesse, il ne veut pas exposer publiquement ce qu'il pense être une infidélité pré-conjugale (Matt 1.19), avant que Dieu ne lui explique l'unicité de ce cas !
– Exode 22. 16-17 examine le cas de deux personnes non mariées qui auraient des relations intimes1. Ce rapport constituait un péché et conduisait souvent au mariage2.

La maîtrise de sa sexualité

La Bible ne donne pas d'enseignement systématique sur le mariage et il est indéniable que les coutumes des temps bibliques diffèrent des nôtres. Cependant, le même principe fondamental s'est appliqué autrefois et peut s'adapter à la situation actuelle.

Deux exemples de l'Ancien Testament

Jacob (Gen 29.18-28): un exemple positif

É tudions l'ordre des événements :
1. Jacob tombe amoureux de Rachel (v. 18).
2. Elle lui est promise par son père (v. 19) et commence un temps de "fiançailles" qui dure 7 ans (!). Pourtant ce long délai semble court à Jacob en raison même de son amour (v. 20), ce qui montre qu'un véritable amour sait attendre.
3. Le mariage est célébré (v. 21-22).
4. L'union est consommée par des relations sexuelles (v. 23-28)3.

David (2 Sam 11.1-5): un exemple négatif

David est désœuvré. Il regarde une femme, la convoite, s'intéresse à elle, et la contraint à coucher avec lui. Voilà un scénario normal aujourd'hui. En conséquence, la femme, Bath-Schéba, tombe enceinte ; puis son mari est tué à l'instigation de David. La famille de ce dernier sera marquée par cette faute : quatre de ses fils mourront, dont l'enfant né de l'adultère.

Conclusion

Ces exemples négatifs montrent que les manquements à la virginité lors du mariage étaient sévèrement punis par Dieu. Pourquoi Dieu punissait-il de la même manière des relations sexuelles en dehors du mariage et le meurtre ?
– Sans doute parce qu'il ne veut pas que des enfants naissent hors de la sphère protégée du foyer4. C'est un désavantage non seulement pour l'enfant (qui, lui, n'y peut rien), mais il en résulte une malédiction pour le peuple entier.
– De plus, une femme reste marquée par un contact sexuel. Plus fragile émotionnellement que l'homme, elle est également plus vulnérable à des maladies vénériennes.
– L'absence du cadre stabilisant et sécurisant du mariage rend la relation incertaine. Les ruptures sont plus faciles et, de ce fait, plus fréquentes, générant des troubles d'autant plus graves que la relation temporaire a été marquée par l'acte de l'union sexuelle qui est très impliquant en lui-même (1 Cor 6.18).
– Des relations sans lendemain répétées avilissent ce que Dieu a créé beau : les relations intimes sont comme un cadeau précieux, un trésor qu'il ne faut pas dilapider. De nombreux adeptes des relations multiples confessent le dégoût d'eux-mêmes qui en résulte.
– La sexualité selon Dieu est un grand bienfait, mais sa recherche passionnée qui est un fait de notre société devient un péché. Le sexe n'est pas tout et le but de Dieu pour l'homme est bien plus élevé et riche que le plaisir physique.
Ainsi "ne nous laissons pas aller à nos convoitises passionnées comme le font les personnes qui ne croient pas en Dieu" (1 Th 4.5). Si nous ne sommes pas mariés et même si nous sommes fiancés, prenons dans notre cœur une position ferme, comme l'avait fait Daniel (Dan 1.8). De trop nombreux exemples montrent qu'une vie conjugale mal amorcée car anticipée, conduit parfois à des difficultés de couple ; pour autant, la grâce de Dieu peut y remédier. Par contre, Dieu saura bénir ceux qui comptent sur Lui pour attendre paisiblement5.

1 Notons qu'il est bien indiqué que la fille est normalement vierge pendant les fiançailles ; sinon, la précision serait inutile.
2 Il ne s'agit pas d'une règle absolue : le père de la jeune fille pouvait refuser le mariage, probablement parce qu'il était le mieux placé pour juger sereinement de la situation, étant moins engagé émotionnellement qu'elle. Il peut arriver des cas où le mariage est une solution pire sur le long terme.
3 Le fait que Laban ait trompé Jacob en lui envoyant Léa au lieu de Rachel ne change rien au principe divin quant à l'ordre des événements. D'ailleurs, Jacob servira Laban 7 années de plus, mais en étant marié aux deux soeurs depuis ce jour (v.30).
4 Malgré tous les progrès des moyens de contraception, aucun n'est reconnu comme étant sûr à 100 %.
5 Nous recommandons "En route vers nulle part" de Sylvia Renz (éd. Echos de la joie), qui, par le biais d'un récit romancé, aborde avec franchise et modernité ces sujets. "Attonds-moi" (éd Farel) traite du même thème, avec de nombreux conseils pratiques pour ceux qui ne sont pas fiancés.

Pierre CONOD

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